Call for Papers: AFSP & COSPOF Congress 2-4 July 2019 – Bordeaux

This is a call for contributions for a thematic section at the 2019 Congress of the French Political Science Association (AFSP), that will be held in the city of Bordeaux on July 2-4, 2019. The section titled Articulating theoretical “models” and empirical “data”: toolboxes and investigation feedbacks” provides a space for researchers working on political concepts to present their work and discuss their methodologies for the study of politics, especially the connection between theoretical and empirical dimensions of research.

Proposals (1 page) in English or French should be sent to each of the scientific conveners David Copello, Centre d’Études et de Recherches Administratives et Politiques (CERAP)(david.copello@sciencespo.fr) and Janie Pélabay, Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) (janie.pelabay@sciencespo.fr) by December, 12.

For a full description of the section, read below.

 

Articulating theoretical resources and empirical data is a fundamental issue for political science in its different forms. This old epistemological and methodological question is still at the core of multiple discussions in the various sub-fields of the discipline, just as much among those that question the political (polity, politics, policy) from a theoretical perspective (normative theory, applied political philosophy, critical theory, social history of ideas, languages and political cultures) as in sociological perspectives that take the ideational (or ideological) dimension of socio-political data into account (in the sociology of collective action, the analysis of public policies, the sociology of opinion or in electoral studies…).

The complex relationships between theory and practice are often approached through a metatheoretical prism, without always considering the concrete “how to” of research. This is the case in ancient debates on axiological neutrality (Weber, 2003; Beitone & Martin-Baillon, 2016; Corcuff, 2011; Reber, 2007) or on the contextualisation of practical reason (Kant, 2000; Habermas, 1975; Sosoe, 1998). These debates are often repeated and renewed in contemporary controversies on realism in political theory (Walzer, 2012; Baderin, 2014; Sabl & Sagar, 2017), on ideal versus non-ideal theories (Mason, 2010 ; Sen, 2009 ; Simmons, 2010 ; Swift, 2008), in the delimitation of the “contexts” investigated in the history and the sociology of political ideas (Skinner, 2002; Escudier, 2017; Belorgeyet. al., 2012; Jacquemart & Albenga, 2015) or in connection with standing-point theory (Harraway, 1988; Flores Espinola, 2012; Larivée, 2013). In contrast, the aim of this thematic section is to take on the specific point of view of research practices. Its objective is to gather researchers whose work (individually or in collective projects) directly confronts to the crossing of theoretical and empirical approaches in political science, in what regards methodology, research designs, data collection and data analysis as well as the discussion of concepts and theoretical models.

In connection with the demand for interdisciplinarity valued in most calls for proposals, researchers are led to “tinker” in accordance with their research objects, with the material means at their disposal and with the variable composition of their teams. We welcome papers that get back to this kind of research experiments where theoretical and empirical resources are entangled, and that highlight the “toolbox” of researchers, their methods, the obstacles they are faced with and the innovations they build to surmount them.

Papers could contemplate some of the following questions: What are the difficulties posed by the constitution of a sample, the formatting of a survey questionnaire, the use of interviews or archives, participant observation or the lexicometric analysis of discourse from a political thought perspective? For instance, can we imagine a philosophical analysis based on statistical data measuring the citizens’ opinions and values? What should be the status of these “data” in the inquiry? Symmetrically, concerning empirical research, how can we consider theoretical or even normative issues regarding the meaning of concepts and models explicitly or implicitly mobilised? For instance, how can conceptual innovations in political theory be taken into account when developing a questionnaire on political attitudes? Is it useful and/or legitimate, and is there a point in incorporating a theoretical-normative perspective in the analysis of public action? On which “ideational” dimension should we lean on when analysing symbolic framing processes and the ideological and cultural background of social movements? These few questions are a non-exhaustive list of themes that could be addressed in this thematic section, whose aim is to show the interest of a collaboration between the two types of approaches beyond disciplinary boundaries.

 

 

Appel à communications : 

 

Dans la diversité des approches que regroupe la science politique, la question se pose de l’articulation entre ressources théoriques et données empiriques. Cette question d’ordre épistémologique et méthodologique, ancienne mais toujours réactualisée, fait l’objet de discussions multiples dans chacun des sous-champs de la discipline, aussi bien ceux qui prennent en charge le politique (à la fois, politypoliticset policy) à partir de questionnements théoriques (théorie normative, philosophie politique appliquée, théorie critique, histoire sociale des idées, des langages et des cultures politiques…) que ceux qui tiennent compte de sa dimension idéelle (ou idéologique) dans leurs analyses des données socio-politiques (en sociologie de l’action collective, en analyse des politiques publiques, en sociologie de l’opinion ou en études électorales…).

Les rapports complexes entre théorie et pratique sont souvent abordés sous un prisme métathéorique, sans que soit nécessairement posée la question du « comment faire » concret de la recherche. Ainsi en est-il des débats anciens sur la neutralité axiologique (Weber, 2003 ; Beitone & Martin-Baillon, 2016 ; Corcuff, 2011 ; Reber, 2007) ou sur la contextualisation de la raison pratique (Kant, 2000 ; Habermas, 1975 ; Sosoe, 1998). Ces débats se trouvent réitérés, et renouvelés, dans les controverses contemporaines sur le réalisme en théorie politique (Walzer, 2012 ; Baderin, 2014 ; Sabl & Sagar, 2017), sur les théories idéales versusnon-idéales (Mason, 2010 ; Sen, 2009 ; Simmons, 2010 ; Swift, 2008), dans la définition des « contextes » interrogés par l’histoire ou la sociologie des idées politiques (Skinner, 2002 ; Escudier, 2017 ; Belorgeyet. al., 2012 ; Jacquemart & Albenga, 2015) ou en lien avec la standing-point theory(Harraway, 1988 ; Flores Espinola, 2012 ; Larivée, 2013). Par contraste, il s’agit dans cette ST de se placer du point de vue spécifique des pratiques de recherche. L’objectif est de réunir des chercheur.e.s dont les travaux (individuels ou en équipe) les confrontent directement à cette problématique du croisement des approches théoriques et empiriques au sein de la science politique, aussi bien du point de vue des méthodes employées que des designs de recherche, du recueil et de l’analyse des données que de la discussion des concepts et modèles théoriques.

En lien avec la contrainte d’interdisciplinarité présente dans la plupart des appels à projet,les chercheur.e.s sont amené.e.s à « bricoler » en fonction des objets de recherche, des moyens matériels à disposition et de la composition des équipes. Nous encourageons les propositions revenant sur ce type d’expériences de recherche, où s’entremêlent ressources théoriques et empiriques, et permettant d’échanger sur ces défis méthodologiques à partirdes pratiques concrètes, avec un accent porté sur la « boîte à outils » des chercheur.e.s, leurs méthodes, les difficultés rencontrées et les innovations pour y répondre.

Pourront notamment être abordées les questions suivantes :Quelles sont les difficultés posées par la constitution d’un échantillon, la mise en forme d’un questionnaire, l’usage d’entretiens ou d’archives, l’observation participante ou l’analyse lexicométrique du discours, du point de vue de la pensée politique ? Peut-on, par exemple, envisager une analyse philosophique à partir de données statistiques sur l’opinion ou les valeurs des citoyens ? Quel statut accorder à ces « données » dans l’analyse ? Réciproquement, s’agissant des recherches empiriques, comment tenir compte des enjeux théoriques, voire normatifs, ayant trait à la signification des concepts et modèles explicitement ou implicitement mobilisés ? Comment tenir compte, par exemple, des innovations conceptuelles dans le champ de la théorie politique au moment de l’élaboration d’une enquête mesurant les attitudes politiques ? Y a-t-il un intérêt et une légitimité à intégrer une dimension théorico-normative dans l’analyse de l’action publique ? Sur quelle dimension « idéelle » s’appuyer dans l’analyse des processus de cadrage symbolique et de l’arrière-plan idéologique et culturel des mouvements sociaux ? Ces quelques questions constituent une liste non exhaustive de thèmes susceptibles d’être abordés dans cette section thématique qui permettra, in fine, de se demander ce que la combinaison de ces deux types d’approches permet de faire mieux que des approches mono-disciplinaires, propres aux disciplines considérées.

 

 

References:

 

Alice Baderin (2014), « Two forms of realism in political theory », European Journal of Political Theory, vol. 13, 2, pp. 132 – 153.

Alain Beitone & Alaïs Martin-Baillon (2016), « La neutralité axiologique dans les sciences sociales : une exigence incontournable et incomprise », Revue du MAUSS permanente (https://www.journaldumauss.net/spip.php?page=imprimer&id_article=1324).

Nicolas Belorgey, Frédéric Chateignier, Mathieu Hauchecorne & Etienne Penissat (2011), « Théories en milieu militant », Sociétés Contemporaines, 81, pp. 5 – 25.

Philippe Corcuff (2011), « Le savant et le politique », SociologieS(https://journals.openedition.org/sociologies/3533).

Alexandre Escudier (2017), « ‘Temporalisation’ et modernité politique : penser avec Reinhart Koselleck », Revue Germanique Internationale, 25, pp. 37 – 67.

Artemisa Flores Espinola (2012), « Subjectivité et connaissance : réflexions sur les épistémologies du ‘point de vue’ »,Cahiers du Genre, 2, pp. 99 – 120.

Jürgen Habermas (1975) [1963], Théorie et pratique, Paris, Payot.

Donna Harraway (1988), « Situated knowledges: the science question in feminism and the privilege of partial perspective », Feminist Studies, vol. 14, 3, pp. 575 – 599.

Emmanuel Kant (2000) [1793], Théorie et pratique, Paris, Vrin.

Alban Jacquemart & Viviane Albenga (2015), « Pour une approche microsociologique des idées politiques : les appropriations ordinaires des idées féministes », Politix, 109, pp. 7 – 20.

Christian Larivée (2013), « La standpoint theory : en faveur d’une nouvelle méthode épistémologique », Ithaque, 13, pp. 127 – 149.

Andrew Mason (2010), « Rawlsian theory and the circumstances of politics », Political Theory, vol. 38, 5, pp. 658 – 683.

Bernard Reber (2007), « Entre participation et délibération, le débat public et ses analyses sont-ils hybrides du point de vue des théories politiques ? », Klesis,6, 1, pp. 46 – 78.

Andrew Sabl & Rahul Sagar (dir.) (2017), « Realism » (special issue), Critical Review of International Social and Political Philosophy, vol. 20, 3, pp. 269 – 402.

John Simmons (2010), « Ideal and nonideal theory », Philosophy and Public Affairs, vol. 38, 1, pp. 5 – 36.

Quentin Skinner (2002), Visions of politics: regarding method, Cambridge, Cambridge University Press.

Lukas Sosoe (dir.) (1998), La vie des normes et l’esprit des lois, Paris, L’Harmattan.

Adam Swift (2008), « The value of philosophy in non-ideal circumstances », Social Theory and Practice, vol. 34, 3, pp. 363 – 387.

Michael Walzer (2012), « Should we reclaim political utopianism », European Journal of Political Theory,vol. 12, 1, 2012, pp. 24 – 30.

Max Weber (2003) [1919], Le savant et le politique : une nouvelle traduction, Paris, La Découverte.

 

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